D’abord il y a le titre : Ce sont toujours les autres qui meurent, c’est également l’épitaphe qui orne la tombe de l’artiste contemporain Marcel Duchamp. Ensuite il y a le nom du personnage principal: Blainville, c’est aussi le lieu de naissance dudit Duchamp. Enfin, et ce n’est pas tout : la mise en scène d’un crime de ce roman évoque une oeuvre fameuse de l’artiste.
Ce livre est donc perclus de références à Marcel Duchamp, celui qui, inventeur du ready-made, a transformé les urinoirs en oeuvre d’art. Blainville donc, pas tout à fait revenu de l’ultra-gauche française et de ses nombreux sous-groupuscules, se trouve mêlé à la découverte, par la police, de cadavres divers et pas mal avariés. Au travers d’un inspecteur plus intelligent que la moyenne, cette police le traque en espérant vaguement comprendre ce qui motive ces crimes.
Il s’avère que Blainville est finalement (probablement?) manipulé par d’anciens collègues de lutte. Une femme aussi futée que belle et mystérieuse finit notamment par l’ensorceler et l’attirer dans ce qui constitue la toile de fond des meurtres : une opération commando contre la « beaubourgisation » de l’art contemporain. Si ce dernier, par essence révolutionnaire, finit par se figer dans des institutions, tout est foutu. Le commando terminera mal et les oeuvres contemporaines « rebelles » seront réinstallées, consacrées comme art mainstream.
Ce livre est paru en 1982, il a été réédité aux éditions Babel en 2008.
Un groupe de fans de l’auteur Jean – François Vilar propose ici une « flânerie à partir de [ses] écrits ».
C’est toujours les autres qui meurent, Jean – François VILAR,
Edité par Éditions Sadag, Genève, 1982, 278 pages.
7 ans dans la pile d’attente.