Eksplosyon nan vyolans

Liste des sévices : énucléation de globes oculaires au tire-bouchon, éventrement de femmes enceintes, pendaison par la mâchoire à des crocs de bouchers, viols, meurtres et pillages. Cette énumération macabre scande All souls’ rising. Alors que la révolution guillotine à tout va en France, les esclaves retournent l’enfer de ce qu’ils subissent co2015-04-05 13.41.12ntre les colons de Saint-Domingue. A l’humiliation permanente de l’esclavage répond la violence du soulèvement des opprimés vers la liberté. A la négation de l’être humain amené d’Afrique dans des plantations répond la destruction par le feu des champs honnis de cannes à sucre.

Avec ce fil conducteur, Bell décrit le soulèvement de 1791 dans ce qui deviendra Haïti. Il présente la révolte des esclaves comme une manoeuvre des « féodaux » de Saint-Domingue pour faire peur aux couches « progressistes » et révolutionnaires. Celles-ci regardent la France et verraient bien l’égalité des droits être appliquée dans l’île. Mais attention, juste pour eux : pas question de considérer les esclaves et les Noirs comme égaux. Les féodaux perdent le contrôle de leur manigance. Car celui qui devait en être que le pion se révèle un véritable chef de guerre : Toussaint, qui ne s’appelle pas encore Louverture.

Bell s’est largement documenté non seulement sur les événements, mais également sur le vaudou, qui donne au livre sa toile de fond. Doté d’une écriture sans faille et évocatrice, All souls’ rising offre au roman historique ses lettres de noblesse. Ni plus ni moins. Bell est d’ailleurs sans surprise l’auteur d’une biographie faisant autorité sur Toussaint Louverture.

All souls’ rising, paru en 1995, est le premier volume d’une trilogie littéraire sur la naissance d’Haïti. Master of the Crossroads et The stone that the builder refused en constituent la suite.

Le récit de la révolte est entrecoupé par celui de la déportation de Toussaint Louverture, organisée par la France vers le fort de Joux, dans le Jura français.

All souls’ rising, Madison Smartt BELL

Edité par Vintage Books, New York, 2004, 504 pages.

10 ans dans la pile d’attente.

Un commentaire

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s