The ax fait la démonstration de la nocivité intrinsèque du capitalisme. A privilégier l’actionnaire plutôt que les investissements dans l’entreprise réelle, à virer par charrettes entières alors que les comptes sont bénéficiaires, le capitalisme pousse au meurtre. Contremaître spécialisé dans l’industrie du papier, Burke Devore est au chômage depuis deux ans. Viré comme un malpropre à l’occasion d’une fusion, il cherche désespérément à sauver son train de vie moyenne et à préserver sa famille et le futur de ses enfants. Mais pas le moindre job ne se présente dans ce coin de la Nouvelle-Angleterre, entre l’Etat de New York et le Connecticut.
Alors Burke a une idée. Il repère un poste de contremaître dans une fabrique de papier pas trop loin. Puis, en publiant une fausse offre d’emploi qui correspond au poste convoité, il recueille les candidatures de six concurrents sérieux car présentant à la fois le même niveau de qualification et la même situation de chômage que lui. Pour être sûr de se faire embaucher, il faut d’abord liquider, un à un, la concurrence, puis exécuter le titulaire actuel du poste.
Burke met en oeuvre son plan en sept meurtres avec notamment l’aide d’un pistolet allemand de la Seconde Guerre mondiale, laissé par son GI de père. De coups de chance en imprévus très vaguement maîtrisés, Burke avance dans la jungle impitoyable qu’est devenu la recherche d’emploi. Burke descend (dans) sa liste de noms et les commentaires acérés et justes sur une économie qui n’a plus de sens se mêlent à l’intrigue.
Adepte d’un style dépouillé, Donald Edwin Westlake, décédé le 31 décembre 2008, a écrit ce livre en 1997 à l’âge de 64 ans.
Ce livre a été transposé au cinéma et dans la réalité française par le réalisateur Costa Gavras en 2005. La bande-annonce du film Le couperet est ici.
The ax, Donald E. WESTLAKE,
Edité par Warner Books, New York, 1998, 339 pages.
10 ans dans la pile d’attente.