Mois: juin 2016

Homocide

Los Angeles, 1950. L’année vient de naître. L’univers poisseux de la ville crache son flot régulier d’événements nauséabonds. Par exemple, une série de meurtres homophobes avec des morsures de glouton et une tentative de la police d’infiltrer des syndicats communistes. Point commun entre ces deux histoires: Danny Upshaw, jeune flic prometteur. Il se charge officieusement de l’enquête surIMG_1372 les meurtres, tout en étant choisi par un juge pour infiltrer le syndicat en plein Maccartysme. C’est le modèle du flic propre et vaguement idéaliste prêt à tout pour faire éclater la vérité. Mais comme d’habitude avec Ellroy, personne n’est droit et surtout pas les flics. A côté de Upshaw, apparaissent deux autres inspecteurs (Considine et Meeks) à ranger davantage dans la case « ripoux ». Meeks notamment a des liens avec la pègre et Considine démolit le visage de sa femme.

Par petites touches et des métaphores parfois très drôles, Ellroy dénoue les deux intrigues très largement imbriquées. La ville, un personnage du roman, révèle sa face sombre avec sa criminalité, ses héroïnomanes, ses boîtes de jazz crades, ses starlettes qui doivent coucher pour continuer de rêver. Loin des happy ends imaginés par l’industrie du film à Hollywood. De toute évidence, cela finira mal.

The big nowhere est le deuxième volet d’une tétralogie, connue sous le nom de « quatuor de L.A. ». The black dahlia ouvre cette tétralogie et L.A. Confidential et White jazz la concluent.

La lutte sans discernement contre le communisme, menée par le sénateur Joseph Mac Carthy aux Etats-Unis, constitue un des éléments de ce roman.

The big nowhere, James ELLROY
Édité par Arrow books, London, 1990, 472 pages.

18 ans dans la pile d’attente.